LA PREP POUR RÉDUIRE LES RISQUES
Si le TPE permet de se protéger après un rapport à un risque d’une potentielle infection au VIH, il existe aussi des solutions pour anticiper une éventuelle mise en danger. C’est notamment le cas de la PrEP, stratégie de prévention contre le VIH.
Qu’est-ce que la PrEP ?
L’acronyme PrEP vient de l’anglais pre-exposure prophylaxis qui signifie en français la Prophylaxie Pré-exposition. Le nom de cette stratégie préventive explique à lui tout seul l’utilité de ce traitement. On parle de « prophylaxie » pour désigner les mesures prises pour prévenir une maladie et qui doivent donc être réalisées avant l’exposition à ces dites-maladies.
La PrEP est donc un traitement antirétroviral qui intervient comme une mesure de prévention pour les personnes séronégatives qui peuvent être exposées au VIH. Ce traitement permet d’anticiper les potentielles mises en danger et contamination au virus. C’est un principe de santé assez courant et que l’on retrouve pour d’autres maladies comme le paludisme selon les zones visitées. Il ne faut pas confondre ce traitement avec le TPE, qui intervient après la prise de risque, ou le TASP, un traitement donné aux personnes atteintes du VIH pour diminuer leur charge virale.
Plusieurs situations peuvent justifier de la volonté de suivre la PrEP : les hommes ou les personnes trans ayant des relations sexuelles avec des hommes, travailleurs ou travailleuses du sexe, partenaire au statut VIH inconnu ou connu avec une charge virale incontrôlée, consommateur de drogues injectables… de manière générale, toute personne qui se sent en danger et exposée à un risque d’infection au VIH peut demander une prescription de la PrEP.
En France, il n’existe actuellement qu’un seul médicament autorisé sur le territoire. Ce comprimé associe deux antirétroviraux efficaces contre le VIH, l’emtricitabine et le ténofovir disoproxil. Il existe deux traitements possibles pour la PrEP. La première est une prise en continu et quotidienne d’un comprimé. La seconde est ciblée sur le moment du rapport avec la prise de deux comprimés entre 24h et 2h avant l’acte, puis deux comprimés après, 24h et 48h respectivement après la première prise.
La prescription de la PrEP
La PrEP est aujourd’hui accessible à tous plutôt facilement en France. Si elle a pendant longtemps été limitée à la charge des médecins hospitaliers, tous les médecins et gynécologues peuvent prescrire la PreP depuis le 1er juin 2021. Le traitement peut être prescrit gratuitement dans les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), dans les centres de santé sexuelle ou en consultation spécialisée à l’hôpital.
Si la PrEP s’adresse avant tout aux personnes de plus de 15 ans qui sont exposées au VIH, il est possible de demander le traitement et ce, peu importe sa situation. Au premier rendez-vous médical, le professionnel de santé doit vérifier la pertinence ainsi que la faisabilité de la PrEP, notamment en s’assurant de la séronégativité du patient et de l’absence de problèmes rénaux.
Une ordonnance sur trois mois est délivrée. Un premier rendez-vous médical est donné après un mois de PrEP pour s’assurer que le patient supporte le traitement. Un suivi médical trimestriel est ensuite instauré au cours duquel un dépistage complet des IST est réalisé, la PrEP ne protégeant pas des infections sexuellement transmissibles.
La PrEP est entièrement prise en charge par la Sécurité Sociale, sans avance de frais pour le patient. Un reste à charge peut être demandé lors des consultations médicales et des examens biologiques réalisés au cours du traitement. Celui-ci peut être couvert par la mutuelle ou les complémentaires santé. Les patients peuvent cependant se tourner vers les CeGIDD qui prennent en charge et délivrent la PrEP de manière gratuite.
Adapter son quotidien à la prise de la PrEP
Les effets indésirables de la PrEP sont plutôt rares : une personne sur 10 éprouve certains effets comme des nausées, des diarrhées ou des maux de têtes dans les premières semaines. Seule une surveillance de la fonction rénale fait partie du suivi de la PrEP car des problèmes rénaux peuvent être ressentis par certains patients. Ces maux cessent cependant à l’arrêt du traitement.
Du fait de ces potentiels problèmes rénaux, il est déconseillé de prendre des médicaments considérés comme toxiques pour les reins, comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens par voie orale.
Il est possible d’arrêter la PrEP, pour une plus ou moins longue période, mais le chemin est différent selon la situation. Pour les hommes, il faut prendre les comprimés deux fois après le dernier rapport sexuel pour s’assurer d’être protégé avant cette pause. Lors de la reprise, il suffit de suivre le même procédé qu’au début du traitement, prendre deux comprimés en même temps.
Pour les femmes et les personnes trans, la prise de comprimés doit se poursuivre sur 7 jours après le dernier rapport sexuel pour être protégé contre le VIH. La reprise se fait également selon le schéma établi en début de traitement avec la prise d’un comprimé par jour pendant 7 jours avant le rapport.