LE TPE POUR RÉDUIRE LES RISQUES POST-CHEMSEX
Le Chemsex fait partie des pratiques sexuelles dites à risques. C’est-à-dire un rapport qui comporte des risques importants de transmission d’IST et/ou de contamination au VIH. Le TPE fait partie des solutions accessibles facilement à tous qui permettent de prévenir la propagation du virus après un rapport à risque.
Qu’est ce que le Traitement Post Exposition ou TPE ?
Le Traitement Post Exposition, dit TPE, compte aujourd’hui parmi les moyens médicamenteux les plus efficaces et les plus accessibles pour réduire les dangers d’une contamination après un rapport à risque. Rupture ou un oubli du préservatif, partage du matériel d’injection notamment dans le cas du Chemsex, oubli ou non-prescription de la PrEP font partie des mises en dangers qui peuvent amener à la prise du TPE pour limiter au maximum les conséquences infectieuses pour les personnes séronégatives.
Le TPE est un traitement d’urgence qui prévient le risque de transmission du VIH d’une personne séropositive à une personne séronégative non traitée. Le traitement doit être commencé dès que possible après le rapport, au mieux dans les quatre heures qui le suivent. Et jusqu’à 72 heures maximum après le rapport pour assurer son efficacité. Passé ce délai, le TPE n’est plus efficace et ne sera plus prescrit. Il reste cependant fondamental de réaliser un dépistage pour vérifier le statut sérologique.
Le TPE est une trithérapie. C’est-à-dire un traitement qui consiste en une association de trois médicaments antiviraux : deux inhibiteurs nucléotidiques de la transcriptase inverse et un inhibiteur de protéase. Ces médicaments permettent alors de bloquer la propagation du virus avant que celui-ci ne puisse infecter le reste du corps. Plus le traitement est débuté rapidement, plus les risques sont réduits. La prise du TPE se fait une fois par jour pendant 28 jours, si le traitement est réalisé intégralement. En cas d’oubli de la prise, il est possible de prendre le traitement dans les 12 h. Passé 12 h, il est déconseillé de rattraper la dose manquante pour éviter de doubler la prise.
Il est fréquent lors de la prise de TPE de ressentir des effets secondaires pour la personne traitée. Parmi les effets secondaires connus, on retrouve la fatigue, des nausées, des maux de tête ou de ventre ou encore de la diarrhée. Il est important de ne pas interrompre le traitement dès les premiers signes d’effets indésirables. En cas de doute, il est conseillé de consulter le médecin pour que celui-ci puisse déterminer si des changements sont nécessaires dans le traitement.
La prescription du TPE après le Chemsex
Le TPE peut être prescrit dans les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) ou les services de maladies infectieuses en journée. Les services d’urgences accueillent également les personnes qui le souhaitent en dehors des heures ouvrables pour une consultation et une prescription du TPE.
Cette prescription doit se faire à la suite d’un entretien avec un·e médecin qui doit déterminer le niveau de risque d’infection au VIH. Un test est alors réalisé pour vérifier si la personne concernée est bien séronégative. En cas de prescription dans les services d’urgence, un second entretien est à réaliser dans un CeGIDD ou avec un·e médecin référent·e pour le VIH dans les premiers jours qui suivent le début du traitement. Le ou la professionnel·le pourra alors réévaluer le traitement selon la tolérance du patient, le modifier et décider ainsi de poursuivre le TPE ou de l’arrêter. Si la prescription est réalisée par le ou la médecin référent·e, celle-ci est d’office proposée pour la durée maximale.
Avant le début du traitement, il est primordial d’échanger avec son ou ses partenaire·s sexuel·s. Tout d’abord, pour connaître leurs antécédents et ainsi savoir s’il est nécessaire ou non d’avoir recours au TPE. En cas de doute, il est plus prudent de privilégier la consultation en urgence pour éviter le moindre risque. Cela permet également aux autres participants de ne pas s’exposer à des possibles risques de contamination et prendre, eux aussi, les dispositions nécessaires pour se protéger après le rapport à risque.
Le TPE est accessible à tous, facilement. Il peut être prescrit aux personnes mineures et ce sans autorisation parentale. La prise du TPE est entièrement remboursée par la Sécurité Sociale. Cependant, les rendez-vous médicaux supplémentaires et autres examens sanguins qui peuvent être réalisés pendant le traitement ne sont pas pris en charge intégralement.
Adapter son quotidien à la prise du TPE
S’il est autorisé d’avoir des rapports sexuels pendant la prise du TPE, il est tout de même fortement conseillé de porter un préservatif, et ce jusqu’au dernier test de dépistage contre le VIH. Si l’efficacité du traitement est prouvée et reconnue, il est important selon les professionnel·les de santé de rester prudents pour éviter une possible sur-contamination pour soi et son ou ses partenaire·s.
Différents tests de dépistages du VIH sont réalisés après la fin du TPE pour s’assurer que le traitement a fonctionné et que la personne n’est pas infectée. Un premier dépistage est alors réalisé un mois après la fin du traitement. Si celui-ci revient négatif, alors un second test est fait douze semaines après la fin du TPE pour obtenir un résultat fiable du dépistage. C’est le résultat de ce dernier test qui détermine définitivement la séronégativité ou la séropositivité au VIH du patient.