Qu’est ce qu’un G-hole ?
Un “G-hole” est un état de coma provoqué par un surdosage de GHB/GBL qui dure généralement une à deux heures. Ces pertes de connaissance peuvent toutefois s’accompagner d’une dépression respiratoire puis d’un arrêt cardiaque causant la mort.
Qu’est-ce qu’une surdose de GHB/GBL peut provoquer ?
- somnolences
- pertes de repères
- nausées
- étourdissements
- spasmes musculaires
- vomissements (avec risque d’étouffement si la personne est inconsciente)
- hypothermie
- amnésies plus ou moins durables
- difficultés respiratoires
- évanouissements
- crises d’épilepsie
- arrêts respiratoires
Le G-hole est rarement provoqué par une prise de GHB/GBL seule mais résulte la plupart du temps d’un mélange avec d’autres substances psychoactives (alcool, opiacés, benzodiazépines…).
Les risques de G-hole sont d’autant plus grands si :
- Les prises sont trop rapprochées dans le temps
- Le produit est plus fort que prévu
- Le produit est surdosé
- En cas de prise accidentelle ou de prise à l’insu de la personne
À noter que le risque lié au dosage varie selon les individus : une dose dangereuse voire mortelle pour un non-consommateur ou rare consommateur peut ne pas l’être pour une personne accoutumée au produit.
Potentiels signes avant-coureurs d’un G-hole, une prise en charge de la personne est recommandée si :
- Elle agit de manière confuse
- Elle éprouve des difficultés à garder les yeux ouverts
- Elle respire ou halète de manière intense
- Elle a des mouvements irréguliers et discontinus
- Elle est prise de convulsions
Comment agir lorsqu’une personne fait un G-hole ?
Si la personne est inconsciente, commencez par la mettre en Position Latérale de Sécurité pour éviter l’étouffement, appelez là par son prénom et demandez-lui de serrer votre main pour voir si elle réagit. Dans le cas contraire, prévenez les secours et restez auprès d’elle jusqu’à leur arrivée.
Si pour une raison ou pour une autre les secours ne sont pas appelés, il est primordial de veiller sur la personne et notamment de vérifier que sa respiration ne s’arrête pas.
Cette surveillance est particulièrement importante durant la première heure qui suit “l’endormissement” puisque les effets du GHB/GBL, et donc les risques d’arrêt respiratoire, commencent à diminuer une heure après la dernière prise.
En cas d’arrêt respiratoire, vous devez impérativement prévenir les secours et effectuer un “bouche à bouche” pour éviter l’arrêt cardiaque qui survient en moyenne 3 minutes après l’arrêt respiratoire. Pour rappel, les secours sont tenus au secret professionnel donc vous ne risquez pas d’être poursuivis pour possession et usage de stupéfiants dans ces circonstances.
Il est par ailleurs important de rester présent lorsqu’ils arrivent pour pouvoir leur expliquer ce qu’il s’est passé et dans la mesure du possible, ce que la personne à consommer.
Comment prévenir et réduire les risques de G-hole ?
• Utiliser du matériel de réduction des risques pour consommer tels que les seringues non-serties (démontables) ou les doseurs à GHB afin d’éviter les surdosages. Ces outils sont disponibles gratuitement auprès des structures de réduction des risques (AIDES, Centre de santé sexuelle Le griffon, Keep smiling, …). Si vous n’êtes pas situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, vous pouvez vous rendre sur le site KEPS créé par Plus Belle La Nuit pour plus d’informations.
• Respecter un délai d’au moins deux heures entre chaque prise pour éviter le risque de surdosage. Il est conseillé de noter l’heure de la dernière prise ou de programmer une alarme sur sa montre ou son téléphone pour s’assurer de ne pas reprendre une dose trop rapprochée de la précédente. En cas de doute, il vaut mieux arrêter de consommer et attendre au moins une heure avant de prendre une nouvelle dose.
• Ne jamais mélanger le GHB/GBL avec de l’alcool, des opiacés ou des benzodiazépines car cela augmente très fortement les effets, et par conséquent les risques de faire un G-hole. Si vous avez ingéré de l’alcool (même une bière), il est impératif d’attendre plusieurs heures avant de consommer du GHB/GBL.
• Bien s’hydrater durant la soirée car le GHB / GBL est souvent associé à des boissons sucrées qui augmentent les risques de déshydratation.
• Si vous consommez du GHB/GBL dans un contexte sexuel et compte tenu des effets désinhibants du produit : veiller systématiquement au respect de votre propre consentement et de celui des autres.
• S’informer sur les différents outils de réduction des risques sexuels existants et choisir un moyen de protection adapté à vos besoins : le Tasp (traitement comme moyen de prévention), la Prep (traitement en préventif), le TPE (traitement post-exposition), le dépistage, le préservatif accompagné de gel lubrifiant…
Le GHB/GBL doit définitivement être évité en cas de :
- Troubles cardiaques ou de troubles de la respiration
- Hypertension ou d’hypotension
- Epilepsie
Comment prévenir et réduire les risques liés à l’usage de drogue de manière générale ?
• Ne jamais consommer seul, et de préférence avec des personnes de confiance dans un lieu rassurant. L’idéal est qu’au moins une personne ne consomme pas pour pouvoir prendre en charge les éventuels usagers qui auraient besoin d’aide.
• Doser raisonnablement et prudemment le produit : commencer par de très faibles quantités pour tester la force du produit. De nombreux facteurs peuvent faire varier l’intensité des effets (composition du produit, fatigue physique, fragilité psychologique, alimentation, situation médicale…).
• Utiliser du matériel de consommation à usage unique (seringue, roule ta paille…) pour éviter les risques de contamination VIH et IST.
• Être dans de bonnes dispositions physiques et mentales avant de consommer pour limiter les risques de “bad trip”.
• Être responsable de soi et des autres, écouter son corps et ses limites afin de ne pas surconsommer jusqu’à l’épuisement.
• Si possible prévoir un temps de repos dans un endroit calme et apaisant après la période de consommation.
• Ne pas hésiter à consulter un psychologue et/ou addictologue si vous sentez que vous perdez le contrôle de vos consommations ou que celles-ci ont des répercussions négatives sur le reste de votre vie. Vous pouvez également en parler à votre médecin généraliste qui pourra vous orienter vers un Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie.
Numéros à contacter (selon le degré d’urgence) :
- Centre d’addictovigilance de Lyon : 04 72 11 93 95
- Drogue Info Service : 0 800 23 13 13
- SAMU 15 / Pompiers 18 ou 112
- Police/gendarmerie : 17 (téléphone) ou 114 (SMS)